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Les petits carnets
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15 avril 2008

Dépaysée, à chaque fois

Cela fait dix ans cette année que je passe une à deux fois par an quelques jours dans cette maison normande, au bout de ce chemin désert et malgré le temps qui passe, malgré la répétition d'habitudes immuables, je me sens toujours autant étrangère en ce lieu. Tout là-bas y est si autre que ce que j'ai connu enfant, puis à présent adulte, que je ne m'y fais pas, que je ne m'y ferai sans doute jamais. Des rituels familiaux aux traditions culinaires, de cette langue qui n'est ni tout à fait la même ni tout à fait une autre que la mienne, rien ne m'est familier et en même temps, d'une fois sur l'autre, rien ne change. J'aime y aller mais je ne peux y réprimer, à chaque fois, une sorte de malaise.

Cette fois-ci, en plus, la nature avait décidé de me surprendre car le paysage, lui, avait changé ! La dernière tempête a permis à la mer de l'emporter face à la dune en en engloutissant une belle partie.

P1020606

Avant, la dune était continue et établissait une barrage naturel entre la mer et le marais ; à présent, la petite maison aux volets bleus est bien solitaire et, lors des grandes marées, plus rien n'arrête la mer, pas même la route qui est à peine surélevée. Dès le premier jour, lorsque nous sommes arrivées par la petite route qui bifurque face à cet endroit, Pacsette et moi avons été saisies par ce changement inattendu du paysage. Durant les quatre jours de notre séjour, nous n'avons cessé d'être happées par ce spectacle, si beau, si déroutant, si étrange, si familier pourtant. L'ironie de l'histoire veut qu'il y a peu j'aie relu La joie de vivre de Zola, roman dans lequel l'un des personnages tente vainement de lutter contre la mer qui grignote un peu plus un village normand à chaque tempête ... Nous en avions parlé avec Pacsette, sans nous douter que cela se reproduirait ici.
Ainsi, plutôt que de me retrouver comme je le souhaitais dans la note précédente, je me suis plutôt perdue, une fois de plus dans cette famille qui me reste si autre, pour la première fois devant ce paysage que je croyais figé. En même temps, en un sens, j'ai renoué avec la loi fondamentale qui veut que  l'on ne peut rien contre la nature : la nature dans toute sa magnificence qu'est la mer, la nature humaine comme ces gens que je ne comprendrai sans doute jamais, ma nature intime que personne, finalement, ne pourra réellement entraver.


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Commentaires
B
Merci Christine ! Je t'avouerai que l'heure est plutôt à l'anxiété mais je pense que ça ira mieux quand je serai à nouveau "dans le bain". Bisous à vous trois aussi !
C
Petit bonjour en passant...<br /> J'espère que vous allez bien toutes les 4 et que tu te sens prête à retourner "à l'école".<br /> Amicales pensées.
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