La fin et puis après le vide
Voilà, c'est fini. L'année
scolaire s'est terminée pour moi ce midi, un peu bizarrement, comme elle s'est
déroulée : ce fut une année cahotique, pleine de trous, un peu décalée,
à l'image de ces derniers jours, pleins de salles de classes vides et
trop silencieuses avant l'heure.
Beaucoup
de collègues s'en vont cette année : certains laissent un grand vide
derrière eux, d'autres se sont un peu sauvés comme des voleurs et en un
sens je les comprends. En embrassant une dernière fois la collègue qui
me manquera le plus, j'ai soudain réalisé que l'arrivée des nouveaux
fera de moi une ancienne, ce que je suis déjà d'une certaine manière
même si je me sens toujours autant étrangère à cet endroit.
Heureusement, mes élèves sont là pour me rappeler que pour eux, je fais
déjà partie des meubles.
Et puis, comme les hasards de la vie sont
parfois étranges (ou signifiants, tout dépend en quoi on croit), j'ai
un peu l'impression de vivre en même temps la fin d'autres choses,
d'autres histoires ... Certaines mettront bien du temps à quitter mon
esprit et mon coeur, d'autres moins. C'est la vie, paraît-il, virtuelle selon certains, bien réelle pour moi qui mets autant d'âme dans ce que je dis tout haut que dans ce que je tape sur un clavier. Quoi
qu'il en soit, la vie me rappelle bien trop souvent ces temps-ci que je
ne suis décidément pas armée pour tout vivre. Là aussi un grand vide
prendra la place de ce qui s'achève et je ne sais encore ce qui le
comblera. J'aspire simplement à un peu plus de sérénité, de douceur,
mais j'avoue que ce n'est pas gagné. Je rêve aussi à des rapports plus
simples avec les autres, mais je finis par me dire que je ne suis
peut-être pas douée pour cela. Dimanche, en complétant ma collection de
statuaires par quelques clichés
je
me demandais pourquoi ce qui semble si naturel à tous reste si
compliqué pour moi ... mais ma méditation en est restée là car j'ai
vite été rejointe par ma MissLou qui est tombée en arrêt devant ces
statues et m'a dit : "Tu parles avec les dames, maman ? Mais ... elles
ne bougent pas !?! (petit moment d'intense réflexion, un ange passe)
Ah, ben oui, elles dorment !!". Et elle s'est accrochée à ma jambe, peu
rassurée, avant de repartir en courant vers d'autres occupations.
Au moins, je sais que le(s) vide(s) sera/ont comblé(s) par des câlins et de jolis mots d'enfants, c'est quand même pas si mal.